Journal d’une pendulaire

J’ai toujours aimé mettre à plat mes pensées. Mais également les partager. “Journal pas tout a fait intime”, c’était d’ailleurs la thématique que j’avais choisie pour mon travail de maturité, au collège. Je m’étais alors mise au défi de discuter avec des inconnu.e.s, en centre ville. J’entamais la discussion et je regardais où cela me menait. Je n’annonçais pas que c’était pour mon travail de maturité – mais je le révélais si ça venait naturellement dans la discussion. Je ne mettais jamais un terme à une discussion – mais j’attendais que l’autre personne le fasse. Dès que l’échange se terminait, après 5’ comme parfois plus d’1h, je le retranscrivais alors. Une rencontre en entrainant une autre, ça a donné mon “journal pas tout à fait intime”: le récit de mes échanges avec ces inconnu(e)s.

Pourquoi je te raconte tout ça, déjà ? Et bien parce que je reprends un journal, mais que je partage cette fois-ci avec toi, par ici : journal d’une pendulaire.

29 minutes, c’est la durée moyenne du trajet (un aller) des Suisses pour se rendre au travail (OFS, 2020). Et bien le mien il est laaargement plus long – mais c’est du temps que je passe dans le train. Du temps que je mets à profit pour faire tout un tas de choses. Dont rédiger quelques lignes, des réflexions de fin de journée. Celles écrites à la va-vite, spontanément, souvent dans le train du retour après une journée de travail ✨… et des pensées que tu partages peut-être?

Journal d’une pendulaire

21 février 2023, Berne>Fribourg

[Cher journal] On m’a souvent dit que j’étais capable de tout. Mais pas souvent que ca requérait des efforts, que tout ne tomberait pas du ciel. J’ai souvent entendu que j’étais intelligente – et je me suis dit que ça suffirait. Alors pendant longtemps je me suis laissée portée, dans une posture plutôt passive. Sans trop savoir là où ça me mènerait. En faisant simplement confiance en la vie, en me disant que ça évoluerait forcément positivement.

J’ai perçu ça pendant un temps comme un échec, d’ailleurs. Le fait de ne pas avoir été plus proactive dans le choix de mon Bachelor, de ne pas m’être renseignée concrètement pour un semestre d’échange à l’étranger alors que j’en avais envie, de ne pas avoir lancé un projet entrepreneurial ou de ne pas m’être engagée dans une association en parallèle à mes études – alors que ça m’aurait apporté une première expérience, un réseau. 

Journal d’une pendulaire

Et puis avec le temps, les années, et les rencontres (ou serait-ce la maturité, la sagesse? haha), cette dynamique a changé. J’ai eu envie de m’investir davantage dans ce que je faisais. De faire de nouvelles choses. Et surtout, de me donner les moyens d’atteindre ce dont j’avais envie. 

Cette évolution, je m’en suis souvenue lors d’un événement il y a quelques mois, où le speaker a terminé son speech – genre TedTalk – par cette affirmation: « Du schaffst, was du willst… – aber es wird hart » (Wolfgang Fasching / trad: « Tu parviendras à faire ce que tu veux… – mais ce sera dur »). 


26 avril 2022, Bienne>Bern

[Cher journal] Tu connais ces journées un peu hors du temps? Ces journées qui passent à vive à l’heure allure. Des petites tâches à clôturer par ci par là, une boîte mail à vider, des résultats à livrer. Tu sautes de tes mails aux réunions. Tu es à la fois satisfait.e d’avoir bien avancé, et en même temps tu essaies de te souvenir de ce sur quoi tu as vraiment travaillé. Ne plus trop savoir quel jour on est – jeudi? Ah non, mardi.

Et bien mon mardi, c’était un peu ça. Une journée intense et en même temps intéressante. Une journée qui questionne sur la suite, qui remet plein de choses en perspective. Des choses sur lesquelles tu peux potentiellement influer, et d’autres non. Des questions ouvertes, sans réponse, des points en suspens.

C’est aussi ça parfois, le monde du travail. Des incertitudes, des opportunités. Des points à traiter, d’autres à clarifier. Savoir apprécier, ou faire bouger.

Un post spontané, rédigé dans le train – direction la maison. J’en ai presque loupé ma correspondance, absorbée par le récit de ma journée. « Ah, quelle belle journée! » – vient de s’exclamer une femme en face de moi. Et bien je crois que je l’ai bien appréciée finalement, cette journée. En tous cas, elle était assez particulière pour que j’aie envie de te la partager. ✨

Journal d’une pendulaire

& sinon dans le train, j’y rédige parfois également mes article publiés sur Bilan Campus:

Sources

Office Fédérale de la Statistique (2020), Pendularité. Consulté en ligne le 26 février 2023. https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/mobilite-transports/transport-personnes/pendularite.html

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