Journal d'une pendulaire - Fresh Out Of Studies

J’ai toujours aimé mettre à plat mes pensées. Mais également les partager. “Journal pas tout a fait intime”, c’était d’ailleurs la thématique que j’avais choisie pour mon travail de maturité, au collège. Je m’étais alors mise au défi de discuter avec des inconnu.e.s, en centre ville. J’entamais la discussion et je regardais où cela me menait. Je n’annonçais pas que c’était pour mon travail de maturité – mais je le révélais si ça venait naturellement dans la discussion. Je ne mettais jamais un terme à une discussion – mais j’attendais que l’autre personne le fasse. Dès que l’échange se terminait, après 5’ comme parfois plus d’1h, je le retranscrivais alors. Une rencontre en entrainant une autre, ça a donné mon “journal pas tout à fait intime”: le récit de mes échanges avec ces inconnu(e)s.

Pourquoi je te raconte tout ça, déjà ? Et bien parce que je reprends un journal, mais que je partage cette fois-ci avec toi, par ici : journal d’une pendulaire.

29 minutes, c’est la durée moyenne du trajet (un aller) des Suisses pour se rendre au travail (OFS, 2020). Et bien le mien il est laaargement plus long – mais c’est du temps que je passe dans le train. Du temps que je mets à profit pour faire tout un tas de choses. Dont rédiger quelques lignes, des réflexions de fin de journée. Celles écrites à la va-vite, spontanément, souvent dans le train du retour après une journée de travail ✨… et des pensées que tu partages peut-être?

10 octobre 2023, Bienne>Berne

[Cher journal] Inspirer. Expirer. Prioriser. Une journée passée super vite. Une liste de tâches qui se rallonge. Entre urgent, important, ou simplement “laissé de côté depuis un moment mais qu’il va bien falloir traité”.

Trouver la balance entre la nécessité de faire des heures supplémentaires pour avancer, mais dans le même temps la volonté d’en faire davantage par ici pour proposer de nouvelles choses et faire avancer mon activité. Vouloir être de tous les côtés, mais être consciente de ne pas pouvoir, d’être limitée. Limitée par les 24h d’une journée. C’est court, non?

Avoir l’envie, la motivation, l’ambition. Mais dans le même temps, ressentir de la frustration. De voir ce qui pourrait être fait, qui ne l’est pas encore,… et qui n’est pas prêt de l’être. Et puis ressentir le besoin de respirer. Enfin, pas juste “respirer”.

I n s p i r e r – e x p i r e r .

Ce “respirer” là. Celui qui t’aide à te recentrer. À y voir plus clair, pour ensuite pouvoir trier, prioriser, organiser. Ça t’arrive aussi, les journées comme ça?

Un coup de main pour organiser tes tâches? Trie-les grâce à la matrice d’Eisenhower

2 juin 2023, Bienne>Berne

[Cher journal] KO technique. Des semaines qui passent à vive allure. Clairement, je n’avais pas anticipé l’impact des semaines plus courtes sur ma charge de travail – oups. Des fériés qui s’enchaînent et qui laissent peu de temps pour caler tout le reste. Entre les réunions, les mails à traiter, les urgences de dernières minutes – et bien il ne reste finalement pas beaucoup de temps pour le “deep work”, pas beaucoup de temps pour avancer sur les projets moyen-long terme.

Ces tâches qui ont pourtant leur importance, mais qui se retrouvent sans cesse repoussées, car : priorités. À l’approche des vacances, des choix s’imposent: qu’est-ce qui doit encore être traité avant ? Qu’est-ce qui peut être délégué? Qu’est-ce qui attendra mon retour?

Pendulaire — Journal d’une pendulaire – en gare de Berne

Des semaines courtes et bien chargées. Alors pour me rendre au travail tôt, j’ai exceptionnellement pris la voiture deux jours cette semaine. Si théoriquement, ça raccourcit mes journées, et bien dans les faits je suis tellement plus (+) fatiguée. Moins d’heures de sommeil + la fatigue de la conduite aller-retour + une journée full = KO technique.

Aujourd’hui j’ai pris le train. Un aller à scroller et écouter un podcast. Un retour pendant lequel j’avais prévu de traiter encore quelques mails. Sauf que la seule énergie que j’ai trouvé, c’était celle pour écrire ces quelques mots. Et pour le reste – tant pis, ça attendra lundi! Seul point encore sur la liste d’aujourd’hui: glace + terrasse + soleil = bon week-end ! 🌞

9 mai 2023, Bienne>Fribourg

[Cher journal] Un jour, j’ai reçu un conseil. « Dis oui aux opportunités qui se présentent à toi ».

Dire oui – avant de se poser la question d’être à la hauteur ou non. Avant que les doutes te submergent, que tu ne sois pas certain.e d’avoir les compétences requises. Dire oui – parce que si la personne en face de toi pense que tu en es capable, alors tu l’es. Elle voit en toi un potentiel. Dire oui – parce que si tu te sous-estimes et tu réfléchis, tu diras probablement non. Un non qui cache un « je pense ne pas être à la hauteur », « je n’ose pas ».

… mais sans non plus dire oui à TOUT – et c’est important de savoir dire non: quand ça ne fait pas sens dans ton activité, quand tu n’y trouves aucun intérêt, quand ça fait trop et que ce n’est pas ta priorité…

Dire oui aux opportunités, c’est dire oui quand il s’agit d’une demande qui t’enthousiasme – même si ça te fait peur. Est-ce que tu en as envie? Est-ce que ça t’apporte quelque chose? Est-ce que ça fait sens? Parce que tu peux toujours dire oui, et trouver le « comment » dans un 2ème temps.

21 février 2023, Berne>Fribourg

[Cher journal] On m’a souvent dit que j’étais capable de tout. Mais pas souvent que ca requérait des efforts, que tout ne tomberait pas du ciel. J’ai souvent entendu que j’étais intelligente – et je me suis dit que ça suffirait. Alors pendant longtemps je me suis laissée portée, dans une posture plutôt passive. Sans trop savoir là où ça me mènerait. En faisant simplement confiance en la vie, en me disant que ça évoluerait forcément positivement.

J’ai perçu ça pendant un temps comme un échec, d’ailleurs. Le fait de ne pas avoir été plus proactive dans le choix de mon Bachelor, de ne pas m’être renseignée concrètement pour un semestre d’échange à l’étranger alors que j’en avais envie, de ne pas avoir lancé un projet entrepreneurial ou de ne pas m’être engagée dans une association en parallèle à mes études – alors que ça m’aurait apporté une première expérience, un réseau.

Et puis avec le temps, les années, et les rencontres (ou serait-ce la maturité, la sagesse? haha), cette dynamique a changé. J’ai eu envie de m’investir davantage dans ce que je faisais. De faire de nouvelles choses. Et surtout, de me donner les moyens d’atteindre ce dont j’avais envie.

Cette évolution, je m’en suis souvenue lors d’un événement il y a quelques mois, où le speaker a terminé son speech – genre TedTalk – par cette affirmation: « Du schaffst, was du willst… – aber es wird hart » (Wolfgang Fasching / trad: « Tu parviendras à faire ce que tu veux… – mais ce sera dur »).

26 avril 2022, Bienne>Bern

[Cher journal] Tu connais ces journées un peu hors du temps? Ces journées qui passent à vive à l’heure allure. Des petites tâches à clôturer par ci par là, une boîte mail à vider, des résultats à livrer. Tu sautes de tes mails aux réunions. Tu es à la fois satisfait.e d’avoir bien avancé, et en même temps tu essaies de te souvenir de ce sur quoi tu as vraiment travaillé. Ne plus trop savoir quel jour on est – jeudi? Ah non, mardi.

Et bien mon mardi, c’était un peu ça. Une journée intense et en même temps intéressante. Une journée qui questionne sur la suite, qui remet plein de choses en perspective. Des choses sur lesquelles tu peux potentiellement influer, et d’autres non. Des questions ouvertes, sans réponse, des points en suspens.

C’est aussi ça parfois, le monde du travail. Des incertitudes, des opportunités. Des points à traiter, d’autres à clarifier. Savoir apprécier, ou faire bouger.

Un post spontané, rédigé dans le train – direction la maison. J’en ai presque loupé ma correspondance, absorbée par le récit de ma journée. « Ah, quelle belle journée! » – vient de s’exclamer une femme en face de moi. Et bien je crois que je l’ai bien appréciée finalement, cette journée. En tous cas, elle était assez particulière pour que j’aie envie de te la partager. ✨

& sinon dans le train, j’y rédige parfois également mes article publiés sur Bilan Campus:

Sources

Office Fédérale de la Statistique (2020), Pendularité. Consulté en ligne le 26 février 2023. https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/mobilite-transports/transport-personnes/pendularite.html